Le plus grand ahu de l’île accueille 15 moaïs, juste en bas de la carrière sur l’Ahu Tongariki.
Les moaïs étaient taillés directement dans la roche, face vers le ciel. Une fois la face avant taillée, on creusait sous le moaï, puis on le faisait basculer en avant à l’aide de cordes et de poulies, pour caler sa base dans un trou afin de graver et peindre le dos.
Il était ensuite transporté allongé sur le dos sur des rondins de bois jusqu’à son ahu où on le redressait à nouveau pour lui poser son petit chapeau rouge sur la tête.
Souvent, le moaï se cassait au niveau du cou pendant ces manipulations. Il perdait alors son mana (son pouvoir) et était abandonné.
Les Rapa Nui ont eu la folie des grandeurs et ont voulu construire des moaïs de plus en plus grands (le plus grand mesure 20m et il est encore dans la roche, dans la carrière). Ils devenaient intransportables. C’est probablement en partie à cause de cela que leurs ressources se sont amenuisées jusqu’à déclencher des guerres au sein de leur communauté.
Devant l’ahu, un moaï solitaire nous accueille. C’est le moaï voyageur, nommé ainsi car il a été emporté par des archéologues suédois, exposé pendant plusieurs années dans différents musées à travers le monde, puis restitué à son île il y a une quarantaine d’années.
En tout cas cet ahu magnifique (restauré par des archéologues japonais) et hors du temps impose respect et silence. La montagne autour, la mer derrière en font un lieu qui laisse bouche bée.
Un seul a pu conserver son petit chapeau rouge. Les autres chapeaux, en trop mauvais état, reposent sur le côté, impossible à stabiliser sur les têtes déjà érodées.
Devant les 15 moaïs, un 16ème est allongé au sol. Peut être était-il aussi sur le ahu?