Oh mon dieu ça y est… 😀 On embarque pour l’île de Pâques, la mystérieuse et lointaine île des moaïs au large du Chili.
A environ 6h d’avion de Santiago, c’est la première île à du triangle polynésien. Formé de Rapa Nui à l’est (le nom polynésien de l’île de Pâques), la Nouvelle Zélande à l’ouest et Hawaï au Nord il regroupe 1/3 de la surface terrestre.
L’île fait 173 km2, en forme de triangle, et ne possède qu’une seule ville Hanga Roa et 3 routes principales. Elle est loin de tout, l’île la plus proche est Tahiti à 6h d’avion ou Santiago environ la même distance.
Nous sommes accueillis avec des colliers de fleurs par Ugo et sa femme, tahitiens d’origine mais nés sur l’île. Ils parlent tous les 2 français avec un fort accent tahitien, l’espagnol et le dialecte local. On dormira dans un des jolis bungalows fabriqués par Ugo.
Ici pas d’Internet, pas de cinéma (pourquoi faire nous dit Ugo, quand on peut louer des films pour 1$), 2 médecins et un dentiste, 5 écoles…
La vie est très chère, on paye en dollars chiliens (1€ = 350$) mais tout est importé donc tout coûte cher.
En arrivant à Rapa Nui, on est frappés par la violence de la mer, qui s’écrase en vagues énormes sur les falaises autour de l’île. Les paysages sont magnifiques, vierges, il y a beaucoup de roches très noires et quelques roches rouges issues des 3 volcans qui ont formé l’île il y a des milliers d’années.
Une herbe rase très verte recouvre tout le reste et contraste avec le ciel bleu clair et la mer bleu marine. C’est assez époustouflant…
Le ceviche sous toutes ses formes car sur l’île de Pâques, il y a du thon rouge sauvage à foison…
C’est parti pour un road trip autour de l’île.
Et on commence par le site d’Ahu Tongaraki avec ses 15 moaïs en rang sur l’ahu (sorte de plateforme ceremonielle).
Chaque site est disposé de la même manière : un ahu un peu comme une estrade sur lequel on voit des pierres rondes alignées qui définissent un espace sacré, un ou plusieurs moaïs sur l’ahu, une scène devant où se passait les cérémonies, et une sorte de champs avec des pierres où s’assayaient les spectateurs.
Les moaïs contrairement à ce que l’on peut imaginer, sont toujours dos à la mer. Ils étaient érigés en souvenirs des ancêtres, avaient les yeux peints ou incrustés de corail (il n’en reste qu’un seul sur l’île avec des yeux) et protégeaient les peuples avec leur regard bienveillant.
Ils étaient tapu, c’est à dire sacrés, et on n’avait pas le droit de les toucher. De même que le chef de chaque clan qui était le seul qui possédait le mana c’est à dire le pouvoir comme les statues.
Lorsque les premiers colons ont débarqués sur Rapa Nui au XVIIIeme siècle, ils ont été impressionnés par la puissance, la taille et le nombre des statues.
A la suite de la première venue des colons qui sont restés très peu de temps, les choses ont dégénéré sur Rapa Nui. On ne sait pas trop pourquoi, mais les statues ont été renversées volontairement. Visages contre terre, les moaïs ne pouvaient plus exercer leur mana et protéger leur peuple.
Des guerres ont éclaté partout car les ressources ont commencé à se faire rares (le bois et la nourriture commençaient à manquer) et un nouveau culte (celui de l’homme-oiseau) est né.
Ce culte à donné naissance à ce qu’on appelle les petroglyphes qui sont des gravures dans la pierre autour de l’homme-oiseau. Chaque année, les hommes les plus valeureux nageaient jusqu’à un petit rocher au large de l’île pour ramener le premier œuf de frégate. Celui qui ramenait l’oeuf le premier était chef pour une année.
Quand le capitaine Cook a débarqué sur Rapa Nui quelques dizaines d’années plus tard, les guerres intestines avaient décimé la population et l’absence de nourriture était telle que le capitaine n’est resté que 3 jours sur l’île. Mais c’est lui qui l’a nommée île de Pâques tout simplement car il a mis pied à terre le dimanche de pâques.