Il règne à Tokyo une atmosphère étrange, quelque chose d’indescriptible qui mélange les extrêmes.
La ville est immense, futuriste, ultramoderne. Quand on la regarde d’un peu plus haut, ce sont des buildings à perte de vue et une sensation vertigineuse de ville-pays, bétonnée, froide et sans âme. La nuit, les buildings se couvrent de lumières rouges clignotantes qui les font ressembler à une armée menaçante de Terminators…
Mais quand on la parcoure de l’intérieur c’est tout l’inverse ; il y grouille une vie trépidante, aux milles couleurs, remplie de curiosités et de nouvelles expériences, le tout dans une ambiance suffocante de chaleur tropicale.
Parce qu’il y fait chaud, fin juillet, le mercure atteint les 35 degrés, avec une humidité à 90%. On est plutôt sur du 45 degrés ressenti… qui font que mon portable a bien du mal à retranscrire les lumières sans les faire « baver ».
Partout, des machines à sous, des distributeurs de boissons, des machines de fête foraine pour attraper des objets en tous genres, le tout avec énormément de bruitages, musiques et éclairage…
Perdus dans les méandres d’un puissant jetlag, alliant 12h de vol, 7h de décalage horaires, la fatigue accumulée de l’année, la chaleur étouffante de la journée et la course étrange du soleil qui se lève à 4h du matin et se couche à 18h, on n’a jamais vraiment adopté un rythme normal. Alors on s’est adapté au lieu et on a vécu la nuit et le matin très tôt.
La nuit à Tokyo est très animée, la ville ne dort jamais, et on arpente les rues dans lesquelles il fait presque jour tellement les lumières des milliers de panneaux brillent au quatre coins du ciel. On a beau avoir approché la langue japonaise, on est perdus, totalement et profondément.
Du coup on suit notre instinct qui nous amène à tester un restaurant de sushis, puis un bubble tea extrêmement bizarre mais tellement bon, dans le quartier de Shinjuku. Dans ce quartier, des bars et restaurants à perte de vue, dont la plupart annoncent la couleur de ce que vous allez manger en vitrine, par des représentations plastifiées de leurs mets les plus attractifs (pas toujours très appétissant, mais ça donne une idée…)
Grosse spécialité apparement : le tas de tranches de pain de mie avec une glace dessus, décliné également en gâteau d’anniversaire. Je testerais, en France, d’arriver à une soirée avec un « pain de mie d’anniversaire »…😁
Nos pas nous guident vers le Golden Gai, deux petites rues animées remplies de mini bars, dans lesquels il y a a peine 7 ou 8 places. Ça crie, ça rie, ça chante, le japonais est bien moins rigide qu’on aurait pu le penser! On s’arrête dans un des mini troquets où on a cru reconnaître une chanson en anglais. Ici, un mélange de japonais et d’européens qui ont l’air sympas. On y rentre.
Après quelques bières, du saké et du rhum au thé (berk, vraiment), on se lance nous aussi sur le karaoke. Un japonais nous dédit une chanson de France Gall et on sympathise avec lui, des hollandais et un français installé à Tokyo depuis 18 ans.
Celui-ci décide de nous prendre sous son aile pour la nuit, car on a eu le malheur de lui dire qu’on voulait tester la night life de Tokyo. Il est 1h du matin, on est en pleine forme puisque pour nous il est 18h. S’ensuit alors une tournée de Karaoké, bars, boîtes de nuit, after… on rencontre les japonais la nuit, leur folie, leur joie de vivre, mais aussi de nombreux nigériens qui vivent en grand nombre à Tokyo.
Et c’est quand on sort entre deux endroits vers 5h du matin qu’on réalise qu’il fait déjà jour comme à midi, plus de 30 degrés et que les japonais sont repartis dans ce rythme fou de travail. Nous, on est encore en forme, alors on se balade jusqu’à 8h parmi les rues brûlantes qui se remplissent peu à peu de milliers de personnes, puis on file se barricader de la chaleur et du soleil.