Après 9h de vol et un survol à couper le souffle des atolls de l’océan Pacifique, nous voici arrivés à Nadi, aux Fidji.
Cette ancienne colonie britannique offre une diversité de plus de 300 îles avec seulement 915000 d’habitants, ce qui en fait un pays calme, où il fait bon vivre et où de nombreux endroits restent encore à découvrir (des dizaines d’îles sont encore inhabitées).
Nous atterrissons sur la plus grande d’entre elles, Viti Levu (la Grande Viti, Viti étant le nom originaire des Fidji), d’une surface de plus de 10000m2, où s’étendent champs de canne à sucre, forêts tropicales et plages de sable fin.
La capitale administrative est Suva, mais la capitale touristique reste Nadi, dont la position centrale donne accès à la barrière de corail et aux îles Mamanuca et Yasawa dont je parlerais un peu plus tard.
Nadi est une petite ville dépaysante, on visitera son centre ville et son marché immense, dont une partie est réservée aux femmes, qui vendent une multitude de magnifiques légumes. On évitera le marché poissonnier qui étale ses coquillages au soleil et propose de les goûter, et on ira directement voir le marché de kava.
Connaissez-vous le kava? Au marché, cette plante se présente sous forme de racine sèche et tortueuse, issue d’un arbuste de la famille des poivriers, mais une fois préparée, elle revêt une toute autre signification. La racine est pilée, versée dans un petit sac en tissu et mélangée avec de l’eau dans un récipient spécial qui ressemble à une bassine en bois avec des pieds, souvent décorée de jolis motifs géométriques.
C’est bien plus qu’une boisson ou une coutume, c’est un lien social, et tous, absolument tous les fidjiens en boivent régulièrement. Une fois le mélange préparé, qui n’est pas très ragoûtant car il ressemble à de la boue très liquide, mais le cérémonial est engagé : le fidjien qui prépare la boisson vous intime de vous assoir en cercle autour de la bassine et attrape une demie noix de coco évidée, il vous la tend en lançant un tonitruant « Bula » qui signifie « bienvenue, bonjour » et qui est employé tout le temps par tout le monde. Ce à quoi vous répondez « Bula » (prononcez « mbula ») et claquez 1 fois dans vos mains. Vous prenez le bol en coco, et là, pas de rechignerie, on boit cul sec sans se poser de question.
Ça a le goût de terre, d’humus et de bois, ça pique un peu la langue. Vous rendez le bol en disant « Vinaka » ce qui signifie « merci » et tapez 3 fois dans vos mains. Le bol passe ensuite à votre voisin de gauche, et vous commencez à vous sentir plus détendu, votre langue d’anesthésie doucement et vos yeux se ferment à moitié.
Voilà l’effet du kava, qui n’est pourtant ni une drogue, ni alcoolisé, et qui a fait polémique de nombreuses années dans les pays occidentaux. Malgré toutes les études, on n’a jamais trouvé un seul effet secondaire grave à la prise de kava, mais on a constaté son coté relaxant, anesthésiant et soporifique. Les fidjiens nous ont même dit : c’est mieux que de l’alcool, pas de cuite le lendemain, par contre on a du mal à se réveiller 😊
En tout cas l’accueil est chaleureux, les fidjiens (60% de polynésiens et 40% d’indiens arrivés aux Fidji depuis environ 1000 ans) sont extrêmement gentils et curieux de connaître tout de vous. Bula et Vinaka seront donc nos maîtres mots tout au long du séjour !